Le madras est une étoffe à chaîne de soie et à trame de coton, de couleurs vives formant des carreaux. Son nom lui a été donné par sa ville d’origine, Chennai en Inde, anciennement appelée Madras. Initialement, le tissu était composé dans ce village de pêcheur à partir de fibres de bananier très fragiles qui furent petit à petit remplacées complètement.
Le madras fut importé dans les îles à l’initiative des anglais, lors de l’abolition de l’esclavage en 1848. La main-d'œuvre indienne y amena le Madras dans ses bagages. Le tissu s’est alors démocratisé dans les Antilles, touchant d’abord les femmes blanches, puis les femmes noires. Aujourd’hui, il est profondément ancré dans la culture et se porte en costume les jours de fêtes et de grandes occasions.
Ce qui plaît particulièrement dans le Madras est sa base de trois couleurs vives qui varient à l’infini pour donner des résultats variés. Ceux-ci symbolisent le mélange ethnique des sociétés créoles et son large métissage de populations.
Le madras est notamment vu sous la forme d’une coiffe typique, symbole de dignité en Inde. Adoptée par les populations antillaises, elle sert à passer des messages romantiques : une pointe veut dire que l’on est coeur à prendre, deux pointes signifie que l’on est prise mais que la porte reste ouverte, trois pointes que l’on est mariée et qu’on ne veut pas d’autres aventures, et enfin quatre pointes que l’on est mariée mais ouverte à un amant.
Aujourd’hui, le madras est devenu très populaire et se décline sous diverses formes, rappelant toujours la culture antillaise.
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